La loi d’amour III
Mes chers condisciples, les esprits ici présents vous disent par ma voix : Aimez bien, afin d’être aimés. Cette pensée est si juste, que vous trouverez en elle tout ce qui console et calme les peines de chaque jour ; ou plutôt, en pratiquant cette sage maxime, vous vous élèverez tellement au-dessus de la matière, que vous vous spiritualiserez avant votre dépouillement terrestre. Les études spirites ayant développé chez vous la compréhension de l’avenir, vous avez une certitude : l’avancement vers Dieu, avec toutes les promesses qui répondent aux aspirations de votre âme ; aussi devez-vous vous élever assez haut pour juger sans les étreints de la matière, et ne pas condamner votre prochain avant d’avoir reporté votre pensée à Dieu.
Aimer, dans le sens profond du mot, c’est être loyal, probe, consciencieux, pour faire aux autres ce que l’on voudrait pour soi-même ; c’est chercher autour de soi le sens intime de toutes les douleurs qui accablent vos frères pour y apporter un adoucissement ; c’est regarder la grande famille humaine comme la sienne, car cette famille, vous la retrouverez dans une certaine période, en des mondes plus avancés, et les Esprits qui la composent sont, comme vous, enfants de Dieu, marqués au front pour s’élever vers l’infini. C’est pour cela que vous ne pouvez refuser à vos frères ce que Dieu vous a libéralement donné, parce que, de votre côté, vous seriez bien aises que vous frères vous donnassent ce dont vous auriez besoin. A toutes les souffrances, donnez donc une parole d’espérance et d’appui, afin que vous soyez tout amour, toute justice.
Croyez que cette sage parole : « Aimez bien pour être aimés », fera son chemin ; elle est révolutionnaire, et suit la route qui est fixe, invariable. Mais vous avez déjà gagné, vous qui m’écoutez ; vous êtes infiniment meilleurs qu’il y a cent ans ; vous avez tellement changé à votre avantage que vous acceptez sans conteste une foule d’idées nouvelles sur la liberté et la fraternité que vous eussiez rejetées jadis ; or, dans cent ans d’ici, vous accepterez avec la même facilité qui n’ont pu encore entrer dans votre cerveau.
Aujourd’hui que le mouvement spirite a fait un grand pas, voyez quelle rapidité les idées de justice et de rénovation renfermées dans les dictées des Esprits sont acceptées par la moyenne partie du monde intelligent ; c’est que ces idées répondent à tout ce qu’il y a de divin en vous ; c’est que vous êtes préparés par une semence féconde : celle du siècle dernier(*), qui a implanté dans la société les grandes idées de progrès ; et comme tout s’enchaîne sous le doigt du Très-Haut, toutes les façons reçues et acceptées seront renfermées dans cet échange universel de l’amour du prochain ; par lui, les Esprits incarnés jugeant mieux, sentant mieux, se tendront la main des confins de votre planète ; on se réunira pour s’entendre et s’aimer, pour détruire toutes les injustices, toutes les causes de mésintelligence entre les peuples.
Grande pensée de rénovation par le spiritisme, si bien décrite dans Le Livre des Esprits, tu produiras le grand miracle du siècle avenir (*), celui de la réunion de tous les intérêts matériels et spirituels des hommes, par l’application de cette maxime bien comprise : Aimez bien, afin d’être aimés.
(*) Il s’agit du 17e et 20e siècles ;
(Communication dictée par L’Esprit Sanson, membre de la Société Spirite de Paris, 1863)
Extrait de l’Evangile selon le Spiritisme, chapitre XI « Aimer son prochain comme soi-même